"... et achevez le nombre (prescrit)..." : par la vision du croissant ou l'achèvement des trente jours; "... et magnifiez Allâh..." : témoignez de Sa Grandeur et qu'elle Lui appartient à Lui Seul; ne la Lui disputez pas, car elle ne convient qu'à Lui - gloire à Sa Transcendance ! Magnifiez-Le par rapport à toute qualification de facilité ou de difficulté, car Il a dit à propos du renouvellement (coran 30. 27) "et cela Lui est très facile".
Il sait parfaitement ce qu'Il dit; prends garde à tes interprétations car tu aurais en à en répondre : magnifie-Le par rapport à ces dernières ! "... pour vous avoir guidés...", c'est à dire vous avoir donné la réussite dans l'accomplissement de Ses prescriptions et vous avoir montré clairement votre part de ce qui Lui revient - qu'Il soit exalté ! "... peut-être serez-vous reconnaissant..." : Il a fait de tout cela une grâce dont nous devons Le remercier; nous pouvons en effet toujours recevoir davantage, ce qui est la preuve la plus évidente de notre état de "manque". La reconnaissance est un Attribut Divin car "Allâh est Reconnaissant, Savant" (cor.4,147). Par cet Attribut, par le fait qu'Il est Lui-même Reconnaissant, Il nous demande toujours davantage; Il a dit en effet : "Et si vous êtes reconnaissants, Je vous donnerai un surcroît" (cor.14, 7); Il nous a indiqué ainsi ce que nous assure la reconnaissance, afin nous accroissions nous-même nos œuvres !
"... Et si Mes serviteurs t'interrogent à Mon sujet...", du fait que tu (il s'agit du prophète) es le "gardien de la porte", "... en vérité, Je suis Proche..." en ce que Nous avons de commun avec eux : la reconnaissance et le jeûne qui "M'appartient". Nous leur avons ordonné de jeûner tout en leur faisant savoir que c'est à Nous, et non à eux, qu'il appartient.
Celui qui s'en revêt une chose qui Nous est propre et fait partie des Gens de l'Election, tout comme "les Gens du Coran sont les Gens d'Allâh et Son Elite", "... Je réponds à l'appel de celui qui appelle..." selon une vision subite "... Lorsqu’Il M'appelle...", c'est à dire : de même que Nous t'avons fait appeler les hommes "à Allâh selon une vision subtile" (allusion au cor.12,108), de même Nous donnons à celui qui Nous appelle à lui une vision subtile du fait que Nous lui répondons, du moins tant qu'il ne dit pas : "Il ne me répond pas !"; "...qu'ils répondent à Mon appel...", c'est à dire quand Je les appelle à Mon obéissance et à Mon adoration, car "Je n'ai créé les jinns et les hommes que pour qu’ils M'adorent" (cor.51, 56); Je les convoque par la bouche de Mes envoyés ainsi que dans les livres révélés avec lesquels Je les ai envoyé vers eux.
(Allâh) a renforcé le terme istijâba par le sîn car Il connaissait notre refus et notre répugnance à Lui répondre; "...pour Moi (ly)...", c'est à dire : à cause de Moi (seul); ne faites pas cela dans l'espoir d'obtenir ce qui est auprès de Moi (cor.15,21), car vous seriez alors les serviteurs de Ma Grâce, non Mes serviteurs à Moi. Ils sont en effet Mes serviteurs "bon gré mal gré" (cor.13, 15); ils ne peuvent se sortir de là ! "... et qu'ils croient en Moi..." : qu'ils aient foi en la réponse que Je leur donne quand ils M'appellent; qu'ils aient foi en Moi, non en eux-mêmes. Celui qui a foi en lui même et non en Allâh, sa foi ne comporte pas ce qui Me revient; au contraire, si c'est en Moi qu'il croit, il fait parfaitement ce qu'il doit et donne à toutes choses son droit : c'est celui qui a foi dans les données traditionnelles dans leur ensemble, alors que celui qui a foi en lui-même croit uniquement dans les preuves dont il dispose.
Ce en quoi J'ordonne d'avoir foi contredit les preuves rationnelles et oscille entre l'analogie et la transcendance. Celui qui a foi en lui même croit en certaines choses et non en d'autres; il ne les repousse pas mais les interprète. Celui qui interprète a foi en sa raison et non en Moi. Celui qui prétend dans son for intérieur être plus savant que Moi-même à Mon propre sujet ne Me connaît pas et ne croit pas en Moi; c'est un serviteur qui Me déclare menteur dans ce que Je Me suis attribué à Moi-même, et que J'ai exprimé de la meilleure manière. Lorsqu'on l'interpelle, il répond : j'ai voulu respecter la transcendance. En réalité, son attitude procède de la ruse de l'âme, de la conscience qu'elle a de sa propre valeur, de sa volonté d'indépendance, de son refus de se conformer.
"...peut-être seront-ils bien dirigés...", c'est à dire : suivront-ils le bon chemin (rushd) comme le font ceux qui réussissent, ceux qui le suivent dès qu'ils l'aperçoivent. (DIEU) les conduit ainsi à la félicité éternelle : elle est la réponse de DIEU lorsqu'ils L'appellent, ainsi que le terme de leur route qui réjouit leurs âmes en leur rendant permis ce qui leur avait été interdit durant le jeûne, depuis le début du jour jusqu'à sa fin.
Il a dit ensuite : "... Il vous a permis, la nuit du jeûne...", c'est à dire la nuit à laquelle aboutit votre jeûne, non celle au matin de laquelle vous êtes en état de jeûne, car il s'agit là d'une particularité qui vous accompagne jusqu'à la nuit de la Fête et de la Rupture du jeûne ('îd al-Fitr). Si la "nuit du jeûne" évoquée dans ce verset se rapportait au jour suivant, elle ne concernerait pas la nuit de la Fête puisqu'au matin du jour qui suit vous ne jeûnez pas et que, si vous jeûniez, vous seriez désobéissants. En revanche, cette particularité n'a pas de sens pour la première nuit de Ramadan puisque la nourriture et les autres choses interdites (durant le jeûne) demeurent permises et qu'il n'y a donc là aucun changement de statut : c'est pourquoi, nous attribuons la nuit dont il s'agit au jour qui précède; "... ar-rafatha...", c'est à dire l'union sexuelle (jimâ') "... avec vos femmes...", Il a employé le terme nisâ' - Il n'a pas dit : "vos épouses" ou quelque d'approchant - car ce terme contient une idée de "retardement" : en effet, la possibilité de l'union sexuelle a été "retardée" pendant le temps du jeûne jusqu'à la nuit; quand celle-ci vient, l'interdit prend fin. C'est donc comme s'Il disait : "jusqu'à ce (que devienne possible ce) qui a été retardé pour vous et pour elles", qu'il s'agisse de vos épouses ou de vos concubines, du moins de celles avec lesquelles l'union sexuelle est permise; "... elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles...", c'est à dire qu'il y' a entre vous une corrélation véritable, ce qui n'est pas le cas pour ce dont Nous vous avons revêtus dans votre jeûne quand vous vous êtes qualifiés au moyen d'un attribut qui " M'appartient" et qui est le jeûne.
Vous n'êtes pas un vêtement pour Moi dans Ma parole : le coeur de Mon serviteur Me contient" et Je ne suis pas un vêtement pour vous dans Ma parole : Allâh "entoure toute chose" (cor.41, 45) car le vêtement entoure ce qu'il couvre et le cache. "... Allâh savait que vous vous étiez fait du tort à vous mêmes..." à cause du témoignage que J'ai pu porter contre vous du fait que vous accepté le "Dépôt de Confiance" quand Je vous l'ai proposé; J'avais dit alors de celui qui l'avait accepté (cor.33, 72) : " En vérité, il est très injuste et très ignorant" : "très injuste" à l'égard de son âme car il a mis à sa charge une chose dont il ignorait, au moment de son acceptation, ce que comportait la science d'Allâh qui lui correspondait; et "très ignorant" de la valeur réelle de ce Dépôt et du blâme qu'encourrait celui qui le trahirait. Comme le "très ignorant" est aveugle, qu'il ne sait trouver sa route, ni où ni comment poser le pied, il a dit : "Allâh savait que vous vous étiez fait du tort à vous-même" du fait des prohibitions dont vous étiez devenus l'objet; "... Il vous a cependant rendu Sa Grâce...", c'est à dire qu'Il est revenu vers vous; "... Il vous a exempté...", c'est à dire par le peu qu'Il vous a rendu licite durant le temps de la rupture de l'interdit, qui est la nuit.
Nous disons "le peu" puisque l'interdiction des relations sexuelles subsiste sans conteste pour celui qui fait retraite dans une mosquée - ailleurs les avis sont partagés - et aussi pour celui qui pratique le jeûne continu (al-muwâsil); "... à présent, approchez-vous donc d'elles...", c'est à dire durant le temps du Ramadan où le jeûne est rompu (c'est à dire la nuit), "... et aspirez à ce qu'Allâh vous a prescrit..." : recherchez ce qu'Allâh vous a enjoint par égard pour vous, prenez connaissance de tout ce qu'Il a mentionné dans ce verset et oeuvrez en conséquence; "... mangez et buvez..." : Il t'ordonne de donner à ton âme le droit qui lui revient, et qui est à ta charge, pour ce qui concerne le manger et le boire "...jusqu'à ce que devienne évidente pour vous (la distinction) du fil blanc..." qui est la venue du jour "... et du fil noir..." qui est le recul de la nuit "...par (l'apparition) de l'aube..." : l'irruption de la clarté à l'horizon.
"... Ensuite, achevez complètement le jeûne jusqu'à la nuit. Et n'approchez pas de vos femmes alors que vous faites retraite dans les mosquées..." : l'interdiction de l'union sexuelle subsiste en ce cas; de même celle qui concerne le manger et le boire dans le cas de celui qui désire pratiquer le jeûne continu (wisâl). Il a dit en effet - qu'Allâh répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! - : "Que celui qui pratique le jeûne continu le poursuive jusqu'aux premières lueurs de l'aube (sahar), c'est à dire le moment où la clarté et les ténèbres sont mêlées, celui où apparaît la "queue du loup" : entre les deux aubes, celle qui s'élargit à l’horizon et celle qui s'élève. (On rapporte que) l'Envoyé d'Allâh - qu'Allâh répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! - a pratiqué avec ses Compagnon un jeûne ininterrompu de deux jours, puis ils virent le croissant. "... Telles sont les limites fixées par Allâh...", celle qu'Il vous a ordonné de respecter; "... ne vous en approchez pas..." : ne regardez pas ce qu'il y' a au-delà ! Il y' a ici une science cachée que connait, seul, celui qui en a reçu le goût par l'effet d'une sollicitude Divine, comme Khidr et d'autres, car un pied peut glisser après avoir été ferme, et vous en éprouveriez du mal.
"...De cette manière, Allâh expose clairement Ses Signes..." c'est à dire Ses "indicateurs", "... aux hommes...", par des suggestions qui leur servent de rappel, "... peut-être auront-ils la crainte pieuse" : prendront-ils ces indicateurs comme une protection contre le conformisme et l'ignorance; le "conformiste" ne possède, en effet, ni évidence de la part de son Seigneur ni preuve. (Allâh) a donné en outre (à ces derniers mots) un sens d'espoir car celui qui a reçu un "indicateur" ne parvient pas forcément à ce qu'il indique et celui qui a obtenu une science ne réussit pas forcément à oeuvrer en conséquence, dans le cas où il s'agit d'une science dont la finalité est précisément l'action.
source : Textes sur le jeûne (Ibn'Arabi)
Ce en quoi J'ordonne d'avoir foi contredit les preuves rationnelles et oscille entre l'analogie et la transcendance. Celui qui a foi en lui même croit en certaines choses et non en d'autres; il ne les repousse pas mais les interprète. Celui qui interprète a foi en sa raison et non en Moi. Celui qui prétend dans son for intérieur être plus savant que Moi-même à Mon propre sujet ne Me connaît pas et ne croit pas en Moi; c'est un serviteur qui Me déclare menteur dans ce que Je Me suis attribué à Moi-même, et que J'ai exprimé de la meilleure manière. Lorsqu'on l'interpelle, il répond : j'ai voulu respecter la transcendance. En réalité, son attitude procède de la ruse de l'âme, de la conscience qu'elle a de sa propre valeur, de sa volonté d'indépendance, de son refus de se conformer.
"...peut-être seront-ils bien dirigés...", c'est à dire : suivront-ils le bon chemin (rushd) comme le font ceux qui réussissent, ceux qui le suivent dès qu'ils l'aperçoivent. (DIEU) les conduit ainsi à la félicité éternelle : elle est la réponse de DIEU lorsqu'ils L'appellent, ainsi que le terme de leur route qui réjouit leurs âmes en leur rendant permis ce qui leur avait été interdit durant le jeûne, depuis le début du jour jusqu'à sa fin.
Il a dit ensuite : "... Il vous a permis, la nuit du jeûne...", c'est à dire la nuit à laquelle aboutit votre jeûne, non celle au matin de laquelle vous êtes en état de jeûne, car il s'agit là d'une particularité qui vous accompagne jusqu'à la nuit de la Fête et de la Rupture du jeûne ('îd al-Fitr). Si la "nuit du jeûne" évoquée dans ce verset se rapportait au jour suivant, elle ne concernerait pas la nuit de la Fête puisqu'au matin du jour qui suit vous ne jeûnez pas et que, si vous jeûniez, vous seriez désobéissants. En revanche, cette particularité n'a pas de sens pour la première nuit de Ramadan puisque la nourriture et les autres choses interdites (durant le jeûne) demeurent permises et qu'il n'y a donc là aucun changement de statut : c'est pourquoi, nous attribuons la nuit dont il s'agit au jour qui précède; "... ar-rafatha...", c'est à dire l'union sexuelle (jimâ') "... avec vos femmes...", Il a employé le terme nisâ' - Il n'a pas dit : "vos épouses" ou quelque d'approchant - car ce terme contient une idée de "retardement" : en effet, la possibilité de l'union sexuelle a été "retardée" pendant le temps du jeûne jusqu'à la nuit; quand celle-ci vient, l'interdit prend fin. C'est donc comme s'Il disait : "jusqu'à ce (que devienne possible ce) qui a été retardé pour vous et pour elles", qu'il s'agisse de vos épouses ou de vos concubines, du moins de celles avec lesquelles l'union sexuelle est permise; "... elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles...", c'est à dire qu'il y' a entre vous une corrélation véritable, ce qui n'est pas le cas pour ce dont Nous vous avons revêtus dans votre jeûne quand vous vous êtes qualifiés au moyen d'un attribut qui " M'appartient" et qui est le jeûne.
Vous n'êtes pas un vêtement pour Moi dans Ma parole : le coeur de Mon serviteur Me contient" et Je ne suis pas un vêtement pour vous dans Ma parole : Allâh "entoure toute chose" (cor.41, 45) car le vêtement entoure ce qu'il couvre et le cache. "... Allâh savait que vous vous étiez fait du tort à vous mêmes..." à cause du témoignage que J'ai pu porter contre vous du fait que vous accepté le "Dépôt de Confiance" quand Je vous l'ai proposé; J'avais dit alors de celui qui l'avait accepté (cor.33, 72) : " En vérité, il est très injuste et très ignorant" : "très injuste" à l'égard de son âme car il a mis à sa charge une chose dont il ignorait, au moment de son acceptation, ce que comportait la science d'Allâh qui lui correspondait; et "très ignorant" de la valeur réelle de ce Dépôt et du blâme qu'encourrait celui qui le trahirait. Comme le "très ignorant" est aveugle, qu'il ne sait trouver sa route, ni où ni comment poser le pied, il a dit : "Allâh savait que vous vous étiez fait du tort à vous-même" du fait des prohibitions dont vous étiez devenus l'objet; "... Il vous a cependant rendu Sa Grâce...", c'est à dire qu'Il est revenu vers vous; "... Il vous a exempté...", c'est à dire par le peu qu'Il vous a rendu licite durant le temps de la rupture de l'interdit, qui est la nuit.
"... Ensuite, achevez complètement le jeûne jusqu'à la nuit. Et n'approchez pas de vos femmes alors que vous faites retraite dans les mosquées..." : l'interdiction de l'union sexuelle subsiste en ce cas; de même celle qui concerne le manger et le boire dans le cas de celui qui désire pratiquer le jeûne continu (wisâl). Il a dit en effet - qu'Allâh répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! - : "Que celui qui pratique le jeûne continu le poursuive jusqu'aux premières lueurs de l'aube (sahar), c'est à dire le moment où la clarté et les ténèbres sont mêlées, celui où apparaît la "queue du loup" : entre les deux aubes, celle qui s'élargit à l’horizon et celle qui s'élève. (On rapporte que) l'Envoyé d'Allâh - qu'Allâh répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! - a pratiqué avec ses Compagnon un jeûne ininterrompu de deux jours, puis ils virent le croissant. "... Telles sont les limites fixées par Allâh...", celle qu'Il vous a ordonné de respecter; "... ne vous en approchez pas..." : ne regardez pas ce qu'il y' a au-delà ! Il y' a ici une science cachée que connait, seul, celui qui en a reçu le goût par l'effet d'une sollicitude Divine, comme Khidr et d'autres, car un pied peut glisser après avoir été ferme, et vous en éprouveriez du mal.
"...De cette manière, Allâh expose clairement Ses Signes..." c'est à dire Ses "indicateurs", "... aux hommes...", par des suggestions qui leur servent de rappel, "... peut-être auront-ils la crainte pieuse" : prendront-ils ces indicateurs comme une protection contre le conformisme et l'ignorance; le "conformiste" ne possède, en effet, ni évidence de la part de son Seigneur ni preuve. (Allâh) a donné en outre (à ces derniers mots) un sens d'espoir car celui qui a reçu un "indicateur" ne parvient pas forcément à ce qu'il indique et celui qui a obtenu une science ne réussit pas forcément à oeuvrer en conséquence, dans le cas où il s'agit d'une science dont la finalité est précisément l'action.
source : Textes sur le jeûne (Ibn'Arabi)
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